C’est le dernier scandale en matière de santé: l’ibuprofène serait nocif pour la stérilité masculine. Ce sont en tout cas les conclusions d’une récente étude réalisée par des chercheurs français et danois. Décryptage. 

L’ibuprofène: pour qui, pour quoi?

L’ibuprofène est ce que l’on appelle un “anti-inflammatoire non stéroïdien”. En d’autres termes, il s’agit d’un anti-inflammatoire ne contenant aucun dérivé de cortisone.

L’ibuprofène peut être utilisé pour combattre la fièvre, les douleurs liées aux maux de tête et aux maux de dents, l’état grippal, les courbatures ainsi que les règles douloureuses. 

Ce médicament est indiqué tant chez l’enfant que chez l’adulte, bien qu’il ne convienne pas aux femmes enceintes de plus de six mois ainsi qu’aux enfants atteints de la varicelle. 

L’ibuprofène a été développé courant des années 60 et est commercialisé en vente libre sous diverses appellations (Advil, Nurofen, Brufen, etc.). 

L’ibuprofène dans la tourmente

Reste que, bien qu’il soit efficace, l’ibuprofène pourrait, d’après une récente étude et dans certains cas, faire plus de mal que de bien… Explications.

Une étude franco-danoise a analysé les effets de ce médicament sur 31 sportifs. Pourquoi des sportifs? Car l’ibuprofène est apprécié par ces derniers pour ses vertus anti-douleurs. 14 des 31 sportifs ont pris ce médicament à raison d’un comprimé par jour 6 semaines durant. Les 17 autres se sont contentés d’un placebo. 

De cette étude est ressortie la conclusion suivante: “la prise prolongée à des doses importantes d’ibuprofène (1200g/jour pendant six semaines) exerce chez les jeunes hommes des effets perturbateurs endocriniens sévères conduisant à un état appelé ‘hypogonadisme compensé'”.

Pour faire plus simple, il s’agit d’un dysfonctionnement des testicules. Face à un déficit en testostérone, l’organisme induit la suractivité d’autres hormones venues de l’hypophyse. L’ibuprofène causerait donc d’après cette étude des déséquilibres hormonaux. 

Si le résultat de cette étude semble inquiétant, Bernard Jégou, en poste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et chargé de l’étude, temporise: “le but n’est pas d’alarmer la population. Il est de dire que des hommes jeunes, qui prennent beaucoup d’ibuprofène sur de longues périodes, méritent de savoir que cela provoque des déséquilibres hormonaux”. Et de poursuivre: “les bénéfices, par exemple pour un marathonien qui va en prendre avant et après l’épreuve, ne sont pas prouvés sur la performance ni sur la résistance à la douleur. En revanche, les risques pour sa santé sont avérés”

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