Des chercheurs, grâce à une nouvelle technologie capable d’obtenir une image microscopique en 3D, sont récemment parvenus à identifier une nanostructure au sein de la queue des spermatozoïdes. Une nanostructure que personne jusqu’alors n’avait été en mesure de déceler, et qui influerait directement sur la mobilité des spermatozoïdes. 

Sans spermatozoïde, pas de reproduction. Et sans reproduction, pas de vie. Puisque le spermatozoïde nous est tout simplement vital, nous pourrions en déduire que nous en avons aujourd’hui une connaissance assez étendue et développée. Et pourtant… Jusqu’il y a quelques semaines, personne n’avait encore véritablement pris la peine de se pencher sur la queue de ces derniers. Erreur récemment corrigée par des chercheurs suédois en poste à l’Université de Göteborg. Gros plan sur ce qu’ils ont découvert. 

L’importance du flagelle dans la mobilité des spermatozoïdes

Mais avant d’entrer dans le détail, il convient de souligner l’importance de la queue (également appelée flagelle) des spermatozoïdes dans leur mobilité. Rappelons que c’est celle-ci qui permet aux spermatozoïdes de se mouvoir, soit de “nager” jusqu’aux trompes de Fallope, dans l’espoir de rencontrer l’ovule pour le féconder.

Ce sont en réalité quantité de ce que l’on appelle des “protéines motrices”, contenues dans le flagelle, qui permettent au spermatozoïde de bouger de façon coordonnée, et dans la bonne direction. 

Une structure nouvelle

Reste que, jusqu’alors, une structure, située à la pointe du spermatozoïde, nous était pourtant inconnue. Celle-ci mesure un dixième du flagelle et jouerait un rôle prépondérant dans la mobilité du spermatozoïde, comme l’explique Johanne Höög, chercheuse au sein du département de chimie et de biologie de l’université suédoise: “Nous pensons que cette spirale agit un peu comme un bouchon à l’intérieur des microtubules, en les empêchant de s’allonger et de rétrécir, ce qui permet à l’énergie des spermatozoïdes d’être entièrement dévolue à la nage rapide vers l’ovule.”

La structure nouvellement découverte permettrait donc de favoriser le mouvement des spermatozoïdes. Lorsque l’on sait que quantité d’hommes sont atteints d’asthénospermie, une anomalie qui se caractérise par une faible mobilité des spermatozoïdes, responsable de l’infertilité masculine, cette découverte laisse songeur… 

Tomographie cryo-électronique

Cette avancée n’aurait pu être réalisée sans la tomographie cryo-électronique, une technique récente et révolutionnaire à même de produire des images 3D à partir de structures cellulaires. Le Suisse Jacques Dubochet, l’Allemand Joachim Frank et l’Écossais Richard Henderson, à l’origine de celle-ci, ont d’ailleurs reçu le Prix Nobel de Chimie en 2017 pour cette dernière. Preuve, s’il en fallait, que nos connaissances évoluent à mesure que la technologie se développe. Voilà qui est de bonne augure pour la suite… 

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